Marion Dutilleul

COUP DE THEATRE

– 2020 –

Comme spectatrice d’une pièce qui se joue sous mes yeux. Sans ticket d’entrée, ni siège attitré. Chacun a pris sa place sur le bord du rivage. Chacun à sa façon, et c’est sûrement le mieux. Chacun s’est regardé, le sourire au visage. Puis s’est laissé aller, les yeux vers l’horizon.  
 
Il y a cette voix qui ondule dans ma tête, ces notes qui se succèdent et que rien – ni personne – n’arrêtent. Il y a ces vagues qui déferlent sous mes yeux. Ils jouent dedans, ils sont nombreux. Combien sont-ils ? Je l’ignore, et je m’en fiche un peu.
 
J’entends presque leurs rires, j’entrevois leurs gestes, j’aperçois leurs sourires. J’observe chacun des mouvements, de ce spectacle qui ne dure qu’un instant. Il y a cette perte de toute notion, d’espace, de temps. Et tant pis. Et tant mieux. Tant qu’on est heureux.
 
Il y a ce dégradé de couleurs, qui laisse plus que rêveur. Puis le soleil qui tire sa révérence, d’un pas léger et assuré, comme pour nous saluer. A priori, pour ce soir, s’en est fini pour eux. Quelle heure est-il ? Je l’ignore, et je m’en fiche un peu.
 
Comme spectatrice d’une pièce qui s’est jouée sous mes yeux. Sans ticket d’entrée, ni siège attitré. Chacun a quitté sa place sur le bord du rivage. Chacun à sa façon et c’est sûrement le mieux. Chacun s’est regardé le sourire au visage. Puis s’est laissé aller, le pas vers l’horizon.
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