Gilles, c’est cet homme passionné de 66 ans, qui a dédié sa vie à la production de lait à comté dans le Jura.

Cette vie, qui n’est pas sans regrets, ni sans difficultés, c’est avec beaucoup d’émotions qu’il aime la raconter.

Si Gilles se confie avec pudeur sur le regret de n’avoir pu construire une vie de famille, il aime se replonger dans ce passé d’agriculteur qu’il aime tant.

« Avant, tout était fait par l’homme et tout était bien moins cher », confie-t-il dans son atelier gorgé d’histoire à la relecture de vieilles factures.

Gilles n’a jamais quitté cette exploitation familiale. Il a grandi dans cet environnement et a appris le métier dès son plus jeune âge. « Déjà petit, j’étais toujours avec mon père » confie-t-il dans l’ancienne salle de traite. « Ici, pas de machine, tout se faisait à la main ».

En 2004, la salle de traite actuelle voit le jour. Cette étape importante est marquée sur le mur de l’une des entrées de la pièce.

Plongé dans ses souvenirs, Gilles se remémore les travaux ayant permis l’apparition de l’actuelle salle de traite.

Depuis son départ en retraite en 2017, c’est son frère,  Christophe, qui gère l’activité de la ferme avec son associé. Ici, Christophe nourrit les 31 vaches de la ferme avant la traite, sous le regard de son grand frère.

A quelques 300 mètres de chez Gilles se trouve une exploitation de plus grande envergure - gérée par Frédéric, Thierry et François -  qui compte près de 115 vaches.

Dans cette exploitation, le lait recueilli est destiné à la production du fromage Hermitage. Par jour, on obtient en moyenne 900 litres de lait.

Elle fait partie de ces exploitations qui se sont modernisées par l’acquisition de machines au fil des années. Ici, une vache profite des bienfaits de l’une des deux brosses rotatives installées.

L'exploitation s'est également équipée de moyens technologiques et d’applications mobiles permettant de connaître et suivre le cycle de gestation de chaque vache.

Dans la salle de traite de Christophe, des machines dédiées sont également mises en place et permettent un gain de temps considérable.

Les prélèvements permettant de déterminer la qualité et la composition du lait sont réalisés dans cette même salle de traite. Ici, pas de moyens technologiques ni d’applications mobiles concernant la gestation des vaches. Le constat est établi à partir des protéines de lait grâce au test « Fécondi’Lait ».

Et si c’était à refaire ? La réponse de Gilles est sans appel : « C’est un travail fatiguant. C’est vrai. Mais pourquoi changer quelque chose qui va bien ?! Être grand, c’est bien. Mais pour qui ? Pour quoi ? ».